Ben là, c’est que les deux gars, à s’raconter des histoires, ben le corniste, y se pouvait pu de rire, et le clarinettiste, ben y pogne le hoquette!

Ben, là, c’est que c’est la minute M, où y faut rentrer sur la scène, mais vu qu’y’ a pas un vent qui souffle dans son instrument avant la fameuse 192ième mesure, ben y sont pas trop dans le stress. Alors, en s’asseyant, les deux drôles, y continuent leurs simagrées en se disant que derrière la foule de cordes, y z’allaient passer inaperçu! C’est là que le corniste y fait des signes, de comment dire, quécé qui pourrait bien faire avec un main de libre... Et puis, y z’écoutent pas trop ce que dit le chef en avant, qui parle toujours trop avant un concert... Mais, c’est que le chef, lui, y fait son chef, et puis, les chefs y z’aiment bien ça... En tout cas, y change l’ordre du programme. Alors, ce qui mets en premier, c’est une toune de la deuxième partie, qui commence par un solo, vraiment lyrique, tu vois, de clarinette basse.

Bon, alors, là, à regarder les simagrées du corniste, ben, le clarinettiste, qui veut pas les rire, y hoquette de plus belle! C’est sans dire! En tout cas, d’en tout cas, c’est là que le chef se tourne et regarde ses musiciens, et puis, y part la première toune. Hé ben, t’aurais dû voir la tête du clarinettiste quand y’entend la foule de cordes se mettre à jouer, non pas leurs fameuses 192 mesures, mais ben le tapis d’accompagnement de son solo. En tout cas, j’espère ben, pour lui, qu’une frousse de même, ça t’enlève le hoquette!