Trouée
15/05/2020
Finaliste en tant que Création de l’année au prix Opus 2019-2020
Musiciens: Jean Derome, Michel F Côté, Lori Freedman, Marie-Chantal Leclair, Jean-Marc Bouchard, Jean-Francois Laporte
Il y a l’oublie. Ce sentiment qu’on se souvient presque de quelque chose, mais que ça nous revient pas. Des trous de mémoire. Ces trous, comment les comblons-t-on? Et il y a aussi des trous mouvants qui deviennent excessivement grands; la démence.
L’étoffe de la mémoire, se transformant, se pliant, dépliant et qui s’enrobe autour du temps et des rêves qui doucement la rende de plus en plus trouée.
Tu vas me manquer papy
Ode au métal
07/06/2019
Ode au métal est un alliage entre le théâtre musicale et l’installation sonore performative. C’est une pièce qui met en avant la matière, visuellement et soniquement en l’explorant, l’exploitant avec l’humain, son souffle face à la solidité et la force du métal. Cette pièce rempli l’espace où le métal sonne à même l’audience qui est elle aussi joue un bras de fer avec l’acier. C’est une pièce très près de l’instinct et de l’instant, tout en étant vivante et émotive. C’est une histoire de matière et d’émotion, de toucher, souffler, de sentir, d’avoir chaud, d’être en vie, de confrontations. La pièce est un questionnement, des prises de position, où l’humain sera touché et le métal vibrera. Mais qui est le plus solide, qui est le plus émotif, le plus vivant, vibrant, le vent, le feu, l’être humain ou l’acier?
Être-vent-vibre (premier mouvement)
Le musicien face à lui-même, aux torsions et aux possibilités de son instrument, la réflexion de son propre son dans l’aluminium et l’acier, le son qui court dans l’espace, de feuille d’acier en feuille d’acier et qui nous englobe et nous porte. Les relations interpersonnelles et les alliages qui se lient et s’opposent. L’acier qui résonne, change les timbres passivement, et puis non, n’est plus passif, se tord et rage. La réponse du laiton, alliage cuivre et zinc du saxophone, face à l’acier.
En résidence avec Quasar à Recto-Verso
Les membres de l’ensemble Quasar ont travaillé avec la compositrice lors d’une résidence à Recto-Verso et on été inclus très tôt dans le processus de composition où tous ont explorés les possibilités des saxophones face au métal. Le métal a alors été utilisé comme corps vibrant, résonateur, enrobage, amplificateur, et pour sa réverbération naturel mais aussi comme haut- parleur et comme microphone.
Ode au métal a été crée lors du concert de Quasar, Cathédrale Métal.
Ode au métal a remporté deux prix Opus.
Si on l'ouvrait
02/03/2019
pour flûte alto (Jeffrey Stonehouse), clarinette basse (Victor Alibert), violon (Geneviève Liboiron), violoncelle (Viviana Gosselin), piano (Daniel Áñez García), flex sur pied (instrument de Sonia Paço-Rocchia interprété par David Therrien Brongo), boîtes senseurs (instrument numérique de Sonia Paço-Rocchia), boîte avec automate de projection (par Sonia Paço-Rocchia), traitement en temps réel quadriphonique (par Sonia Paço-Rocchia)
Nouvelle vie, nouvelle ville
Pour quintette de cuivres, égoïne, égoïnes à tiges, traitement en temps réel en quadriphonie, trains, bateaux et basilique
13/03/2017
Création le 26 février, reprise le 12 mars 2018 pour le 375ième de Montréal
Une commande du Musée Pointe-à-Callière
Quintette de cuivre Magnitude 6, soliste Frédéric Demers, percussioniste, Frédéric Lapointe, à l’égoïne et l’égoïnes à tiges (lutherie de Sonia Paço-Rocchia), traitement en temps réel (lutherie numérique de Sonia Paço-Rocchia) joué par l’électroacoustiste Roxanne Turcotte, et avec une partie de train solo et une partie du bateau Cavalier qui a demandé un dévouement notable des musiciens bénévoles.
Au Musée Pointe-à-Callière
À toute l’équipe du Musée, tout particulièrement à Annick Deblois
À Dianne Labrosse
Au personnel des trains et des bateaux
Aux techniciens
À chacun des musiciens
Magnitude 6: Frédéric Demers, Francis Pigeon, Simon Jolicoeur, Laurence Latreille-Gagné, Samuel Lalande-Markon, Frédéric Lapointe avec l’électroacoustiste Roxanne Turcotte
À chacun des bénévoles, musiciens de bateaux, train, basilique, compteurs et tous les autres
À tous ceux qui ont mis la main à la pâte d’une façon ou d’une autre pour que ce projet puisse vivre.
Merci
"Son coeur sur les épines", Jeanne Mance ne tient plus en place dans son pays natal. Elle ressent l’appel du nouveau pays. Elle y pense sans cesse. Elle retourne ciel et terre pour pouvoir s’y rendre, allant à la rencontre des bonnes personnes, de mauvaises aussi... Elle persévère et c’est de fils en aiguille qu’elle se retrouve à y aller pour être à la tête d’un hôpital et gérante de l’expédition du projet de Montréal: une nouvelle colonie d’habitation missionnaire sur une île déserte; l’île de Montréal. Un projet qui aura pour chef de mission Paul de Chomedey. C’est le 9 mai 1641 qu’ils quitteront la France. Jeanne Mance a 34 ans.
Je me mets dans ses souliers. Je la vois debout sur le pont du navire, les yeux sur les côtes qui s’éloignent. Ce pays où est sa famille, sa ville natale. Bien qu’elle ait un pincement au coeur, le projet qui est de l’autre côté de l’océan, l’envahi d’une chaleur, la grise d’angoisse et d’excitation, et c’est bien avant que la côte disparaisse complètement qu’elle s’est déjà retourné vers l’infini bleu, où tout là bas, se retrouve le nouveau pays et l’île de Montréal.
C’est des semaines plus tard qu’elle pourra enfin déposer son regard sur les côtes. Les semaines passées au milieu de l’océan ont été comme un arrêt dans le temps d’où elle en ressort stressée et épuisée. Mais la chaleur qui la grise est encore plus forte qu’à son départ. Cependant, elle craint que sa santé ne suive pas ses idées, et alors arrivée à Québec, sans le navire de Paul de Chomedey, une angoisse l’envahie.
Les mois passent à Québec, le travail ne manque pas. Certains jours, le projet de Montréal semble être un mirage. Elle prend de la santé, mais entre le retard de Paul de Chomedey et les mauvaises nouvelles du côté de Montréal, des doutes la prend, mais le courage lui revient totalement à l’arrivé du navire.
Il faudra encore passer l’hiver avant de prendre le fleuve pour l’île de Montréal. Les yeux sur les côtes verdoyantes du St-Laurent, ses idées courent, doute et force s’entrecroisent, excitations et peurs s’affrontent, elle doit se concentrer pour apprécier la beauté du paysage. Mais lorsqu’on lui pointe l’île, elle semble plus belle et plus généreuse que les côtes. Sur cette île, il n’y a rien, rien qu’un projet et celui-ci lui brûle les tripes et ouvre son âme si grand qu’elle pourrait envelopper Montréal toute entière. Lorsqu’elle pose les pieds sur la terre ferme, l’île semble la bercer doucement.
Nous sommes le 17 mai 1642, enchantée Montréal.
« billets précédents - page 1 de 6